ESNSSII Pourquoi et comment faire baisser le taux de turnover

La volatilité des salariés est une problématique importante des ESN. Quelles sont les raisons du turnover en SSI ? Comment le diminuer ? Quels sont les leviers pour fidéliser ses salariés en ESN ?

Le turnover indique la rotation du personnel au sein de l’entreprise, c’est à dire le rapport entre les départs et les embauches et prend en compte les démissions comme les licenciements. Ce phénomène est tout à fait normal. À faible niveau, il fait partie de la vie de l’entreprise et participe même à son dynamisme. Mais lorsque le taux de turnover augmente, il reflète bien un dysfonctionnement. Le secteur du numérique accuse un taux de turnover parmi les plus importants du monde du travail ! Quelles en sont les causes et comment y faire face ?

// Estimé à 15% par le Munci (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens), le taux de turnover en ESN approche les 20 % selon une étude réalisée par l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC) !

1 / Comment fonctionne une ESN ?

Les ESN (Entreprise de Services du Numérique), anciennement désignées par l’acronyme SSII (Société de Services en Ingénierie Informatique), accompagnent les entreprises dans le domaine des nouvelles technologies et de l’informatique. Leurs missions : spécialisées dans le numérique, elles proposent leurs compétences en génie informatique, qu’il s’agisse de services informatiques, de conseil technologique ou d’audit…

Des sociétés nombreuses sur le marché de l’informatique et du numérique

Monde de la finance, secteur commercial, secteur automobile ou encore énergétique… font appel à leur expertise pour des missions aussi variées que la création d’un site web ou d’un logiciel, la gestion d’un parc informatique, la mise en application de la partie technique d’un projet, ou encore du conseil en matière de système d’information, etc.

Bon à savoir

Unilog, l’une des sociétés les plus connues du secteur (avec IBM, Orange Business Services, Sopra Steria ou encore Atos), a mis en place un annuaire des ESN dans lequel sont notamment répertoriées les structures spécialisées dans les besoins des PME. Quant au classement Xerfi, établi annuellement et relayé par le Journal du Net (le Top 20 des Entreprises de services du numérique en France), il permet de connaître les meilleurs ESN en France.

 

SSII / ESN: un monde de missions et de compétences variées

Concrètement, les informaticiens des ESN sont amenés à travailler pour une grande diversité de clients et sur toutes sortes de technologies. Ils possèdent donc des profils tout aussi variés : experts ou développeurs, architectes système, chefs de projets, testeurs de logiciels, ingénieurs commerciaux, consultants.

Concernant les spécialités, plus la SSII est petite, plus elle est spécialisée dans un domaine d’activités et experte en certaines technologies.

Les informaticiens travaillent ainsi sur des missions qui se répartissent entre les projets et la maintenance (ou TMA). Même s’ils travaillent en infogérance le temps de leur mission pour un client, c’est-à-dire dédiés exclusivement à ce dernier et parfois même, intégrés dans ses locaux parmi ses salariés, ils demeurent toujours salariés de l’ESN.

La carrière d’un informaticien est donc ponctuée par les missions en interne chez les clients. Avantage ou inconvénient ? Quelles sont les promesses d’évolution du métier ? Pourquoi parle-t-on de turnover ?

2/ Comprendre le phénomène du turnover en SSII

Oui, travailler dans une ESN possède des inconvénients. Le travail change continuellement. Les clients se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Sans cesse s’adapter peut être vécu comme un challenge permanent ou être une source de stress et d’inconfort au quotidien. D’autant que l’informaticien en SSII ne choisit pas ses missions… ni leurs situations géographiques !

Au-delà de ces inconvénients, le métier recèle de nombreux avantages : variété des missions, expérience acquise rapidement, avantages sociaux du salariat…

Bon à connaître

Phénomène subi par de nombreux secteurs, le turnover des salariés n’échappe à l’informatique. Les informaticiens sont-ils davantage confrontés au turnover ? Pour quelles raisons ?

L’article L’histoire de “Note ta SSII” donne quelques éléments de réponse. Ce site a été mis en place par des informaticiens afin de permettre à chacun, collaborateurs et managers, d'évaluer son entreprise. On y trouve ainsi un classement des ESN adorées, détestées, les plus notées… L’idée est de partager les retours d’expériences au sein des ESN dans l’espoir de trouver des solutions d’amélioration. Le turnover important y est tout de même qualifié de « fléau pour les SSII »…

Les causes du turnover en SSII...

Les causes sont multiples :

  • Mal-être au travail
  • surcharge de travail
  • rémunération trop basse
  • mauvaise reconnaissance du travail
  • peu de possibilité d’évolution de carrière
  • manque de formation
  • périodes d’inactivité (en inter-contrat) trop fréquentes
  • compétences sous exploitées…


Sans oublier un sentiment de travail à la chaîne, parfois aliénant, qui règne dans les grosses SSII. Certains ont la sensation d’être « un pion » dans un enchaînement de missions. La stagnation de salaire, problème récurrent au sein des SSII, est également mise en cause.

Sans promesse d’évolution, les informaticiens s’ouvrent à d’autres horizons. C’est du moins ce que révèle une étude ayant analysé les motivations des informaticiens à changer d’employeur, menée par le cabinet Managing sur environ 600 candidats.

Dans un article publié par bfmbusiness, la CFDT déplore de son côté, une mauvaise gestion du personnel, qui serait à l’origine de ce fort turnover : pas d’évolution de carrière, mauvaise gestion des compétences et pas de propositions de formation…

// Le turnover serait finalement dû à un problème de gestion des ressources humaines.

3 / RH : fidélisez vos troupes !

Le turnover, s’il n’est pas contrôlé, peut entraîner de graves dysfonctionnements au sein de l’entreprise. Quels sont les leviers sur lesquels les RH et le management peuvent-ils agir pour y remédier ?

Le saviez-vous ?*

En tête des principaux leviers d’influence et facteurs de bonheur au travail : la reconnaissance et la solidarité. Lorsqu’elles manquent, ces notions participent à la dégradation du climat social et génèrent du stress professionnel (32% des cas).

 

Revoir les méthodes de management est une priorité afin de motiver ses salariés et les fidéliser. Offrir du sens, proposer des évolutions attractives, insuffler une ambiance agréable, développer l’esprit d’équipe, renforcer les valeurs et la philosophie de l’entreprise… autant de pistes à travailler pour améliorer la qualité de vie au travail et réduire le turnover des collaborateurs.

Des salariés heureux sont des collaborateurs engagés pour le succès de l’entreprise et de ses clients. Fêtez les succès individuelles et les réussites de l’entreprise. N’ayez pas peur de féliciter. La reconnaissance est un point clé de la motivation individuelle.

// Plus les employés se sentent reconnus, plus le niveau de responsabilité et de motivation augmente.*


Faut-il choisir entre primes et cadeaux (avantages en nature, sorties, voyages…)?
Chez Google par exemple, on a décidé de laisser le choix pour contenter pleinement les aspirations de chacun.

 

Le turnover est un bon indicateur de la qualité de vie au travail des salariés et du climat social qui règne dans l’entreprise. Faites un bilan pour identifier les dysfonctionnements éventuels (salaire, charge de travail, missions, ambiance…). Puis envisagez un plan d’amélioration impliquant les processus RH et le management. Pour vous y aider, vous pouvez également faire appel à des experts du bonheur en entreprise, les CHO (Chiefs Happiness Officer).

*Etude cabinet Deloitte de 2015 menée auprès de 1791 salariés en France (tout secteur d’activités confondus). Plus sur : https://changethework.com/reconnaissance-au-travail/

 

 

 

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